UNE MINUTE DE SILENCE
- florencequoilin18
- 29 juil. 2018
- 2 min de lecture
Mon coeur ne fait plus de bruit, Il ne bat plus la chamade. Il éprouve beaucoup de peine Tandis que d'autres, de la haine. Dans cette société en débandade, Lourdement, il s'asphyxie Des attentats de Berlin, Nice, Paris... Hier n'est pas aujourd'hui, Le rire aux éclats à chaque coin de la ville, Une citée ardente qui brûle et scintille, Lundi soir, elle brillait de mille feux Et l'on croisait des amoureux, Croyant en des lendemains heureux. En ce jour d'après, mercredi, Tout est tristesse et ennui, Le soleil est devenu gris. Mon coeur ne fait plus de bruit. Mes yeux pleurent de douleur, D'incompréhension et de peur. Oui, j'ai peur de m'promener la nuit, Tout comme le jour, entre nous. Je préfère rester dans mon lit, M'enrouler dans ma torpeur. J'annule mes rendez-vous Car je crains la foule et les fous. La folie est désormais partout. Lorsque je regarde un petit enfant, Je me dis, oh seigneur Où débarques-tu maintenant ? J'aimerais retrouver mon sourire Mais mes lèvres ne font plus de plis. Je regarde autour de moi, de vous, Ce qui se passe, je regarde le temps Qui passe avec angoisse, déplaisir. Car tout ce qui est odieux est permis. Il y a des innocents qui ont perdu leur vie, Au péril d'une petite frappe, d'un truand Parce que la justice ne punit Plus le moindre délit commis, Sauf ceux dont se livrent soi-disant Des centaines de pourchassés migrants En plus de systèmes défaillants Dont nous ne sortons pas grandis. J'ai honte pour mon pays ! J'en ai marre qu'on nous prenne Pour des ignorants, qu'on nous gouverne Avec corruption, dans le déni Des vrais problèmes des gens. Parce que tout est lié, évidemment. Et demain cela recommencera au bar, Dans la rue, à l'école, sur l'quai d'une gare, Dans l'hall d'un aéroport, sur une scène, Peu importe le moment, l'endroit, Ce sera toujours la même rengaine ! Elle prend place, la gangrène 😱 Et sur les trottoirs, des flaques de sang, Des courses-poursuites, des "Allah akbar" Car ils sont en nos patries, les rois. Mon ciboulot mélange tout et tant pis pour moi, J'vous avoue être paumée, je parle sans fard. Mon coeur ne fait plus de bruit, Certes, ce n'est pas le plus important Je songe à mes aïeux, à mes parents, Qui n'ont pas connu ce mal de notre temps, Où ces "incidents" nous plongent dans l'effroi. Mais mon coeur est en colère aussi Au delà de la prison, des diktats et des lois, Et je me pose des questions, pourquoi Eux ils ont eu le droit de sortir, Avoir des permissions ? Et là, Je ne comprends pas. Je reste sans voix. Trois belles personnes viennent de mourir Et cela, je ne l'accepterai pas. Nous, liégeois, voulons vivre et rire, Chanter, danser, festoyer, éblouir, Etre partout chez nous, faire du bruit, En somme, vivre notre vie...
photo de Pavlina Luuna. RIP pour les victimes de l'assaillant de Liège.
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