UN NOUVEAU DEPART

Tu vas me manquer, mon tendre bien-aimé Dans les interstices de mes pensées, Dans mes yeux qui ne voient que toi, Dans la saveur lourde de tes baisers.

Tu vas me manquer, avec effroi, La nuit, j'aurai de suite peur, j'aurai froid. Partout, j'imaginerai que tu es là, A mes côtés ou dans tes bras.

Tu vas me manquer d'amour De la beauté du nouveau jour. De tout ce qui brille de nous, autour Tout cet espace dont je suis née.

Tu vas me manquer au bout du monde, A chaque minute, à chaque seconde. Telle une orpheline dans un dortoir, Une petite vieille dans un mouroir.

Tu vas me manquer un nombre d'heures Qui s'égrènent avec langueur, lenteur. Je perdrai jusqu'au son de ta voix, Je m'inclinerai, les bras en croix.

Tu vas me manquer comme la joie Qui s'affaiblit au fil de ma torpeur. Alors, je songe et je crois A nos retrouvailles, pour le meilleur.

Tu vas me manquer comme le soleil Qui brûle en hiver, à nul autre pareil. Semblable aux champs de blé en été, Aux lunes blondes dont j'ai rêvé.

Tu vas me manquer à l'orée de la forêt, Où ses senteurs chatouillent mon nez. Je t'inventerai dans un jardin de bohème, Où nos lèvres se diront je t'aime.

Tu vas me manquer dans mon voyage, Il manquait de place dans mon bagage. Peut-être aurait-il fallu te rencontrer Un peu plus tôt. Pourras-tu me pardonner ?

Tu vas me manquer dans ma patrie, Toi qui restes, moi, qui pars cette nuit. Je te dis au revoir, les larmes aux yeux Mais après tout, pas encore adieu.

Tu vas me manquer à flanc de colline, J'aurais dû rester une bonne copine. Et là, je suis de la rose, une épine, Je te laisse blessé et malheureux.

Tu vas me manquer mais peut-être Que je vais repartir à ta conquête Si tu veux encore de moi, de ma chaleur, Je te promets de soigner tes bleus au coeur.

Tu vas me manquer. Sache que les êtres Qui s'aiment, se retrouvent toujours en tête à tête, A se dire ces mots venus de l'intérieur, Qui rallument les étoiles et éteignent les peurs.

photo de Ablib Galerie, publiée avec son autorisation.