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AUTHENTIQUE BILLET D'HUMEUR

La poésie du cœur C'est celle qui vient de l'intérieur. On la compose pour soi-même, Se fichant des rumeurs, Des flatteries, des blasphèmes, Des bravos, des j'aime. Elle éteint les rancœurs, La tristesse, les aigreurs, La colère; ses mots salvateurs Amènent un flot de bonheur. Ah ces vers dévoreurs Qui ne font jamais fureur Sont thérapeutiques, bienfaiteurs, Si vous saviez ma candeur, Les minutes et les heures Dans ma bulle, en apesanteur ! C'est aussi inouï qu'accapareur. Et si d'aventure, quand bien même L'un ou l'autre lecteur Venait à les dévorer avec ardeur, L'espace d'un instant, je serais reine, J'exhiberais mon trophée, mon diadème. La poésie du cœur Apporte de la joie, de la bonne humeur, Un sourire. Certes je ne suis qu'une énième Sur le devant de la scène Mais où se situe le problème ? Le but étant de rester moi-même. Son hymne est belle sous sa laideur, Lorsqu'elle se pare de propos rageurs, De gravité, de peine ou de terreur, Elle parle à tous les détracteurs, Elle interpelle, provoque des pleurs, Remue les tripes du narrateur. Elle se révèle en héros triomphateur, En bouquet d'émotions, en forme de fleur, Un bouton qui éclot, qui fane et qui meurt. Car quand tout est fini, Le dernier chapitre accompli, L'orgasmique lyrisme a jailli Dans un fort et immense cri. La poésie est un tsunami, Elle prend le corps et l'esprit, Elle travestit, elle réjouit, Elle éblouit, elle ravit, Elle saisit, elle reluit, Elle panse, elle guérit. Elle te vide que tu en oublies Ce qui t'entoure, les moindres bruits. Acrostiches en friches, de A à I Peu importe, le jour ou la nuit, De midi à minuit, Lorsqu'elle se dit La poésie du cœur Est celle que j'ai choisie, Elle me sort de ma torpeur, Allume mes rêves, mes envies. Les syllabes "The end" me terrassent d'ennui...

photo de Francis Beddok, publiée avec son autorisation.


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