L'EBAUCHE D'UNE VIE
- florencequoilin18
- 1 avr. 2018
- 2 min de lecture
Mon sourire
Il t'a accueilli dès qu'il a appris ton arrivée. C'était un jour comme un autre, jour de conte de fée Sur mon visage, heureuse comme une mariée. J'ai tressailli à l'idée d'avoir la chance de te porter,
Le coeur à marée haute, une île subitement habitée. Mon corps prendre forme, au final, se libérer, Devenir femme et mère, désir et souhait réalisés. C'était comme si soudain, enfin j'étais née.
Et puis, au fil du temps, te sentir en moi, graviter. Je me souviens des photos qu'il a prises de moi, Je riais aux éclats, porteuse de ta vie et de joie, Couverte d'étoffes soyeuses, tendres apparats.
Couchée à même l'herbe offerte à juillet, De chicorées en marguerites, reines des prés. Choisir le berceau, esquisser la chambrée Faire de notre unité de couple, un pas de côté, Mon sourire s'étant habillé de toi, mon bébé.
Mes mains
Elles t'ont langé, t'ont bercé dans mes bras, T'ont appris à marcher, petit à petit, pas à pas, T'ont tenu sur ton vélo, au début, de guingois, T'ont prodigué des caresses, soigné tes bobos,
Fait tournoyer sur toi-même, en véritable héros, Ont pansé tes blessures, jusqu'à poser tes doigts Sur un cahier d'écolier, des crayons de couleur, Dessinant les lettres de l'alphabet en forme de coeur.
Ensuite, tu as grandi; j'ai cueilli avec elles les fleurs Dont j'ai garni un jardin de bonheur et de candeur. Un beau jour, je t'ai lâché, tout en apesanteur, Je t'ai vu partir, vers le plus beau, le meilleur.
Aujourd'hui, elles essuient de tes yeux, les pleurs. Elles sont là quand tu es à bout de force, Semblables à un arbre vivant sous sa belle écorce. Rassurantes, protectrices, une lumière intérieure. Mes mains te recouvrent de leur puissante chaleur.
Mes pieds J'ai hâte quand tu seras grand, de t'emmener Fouler les sentiers, senteurs de fougères en forêts, Cueillir les champignons, ta besace encore maigre, Faire de toi le roi des campagnes, la mine espiègle. Nous réciterons des poèmes, l'âme guillerette. On se lèvera aux aurores, capturer la lumière, On jardinera, on sèmera radis, carottes et blettes, Tu reconnaîtras du chant des oiseaux, leur prière. Je te ferai voyager à travers le monde et ses beautés, Des archipels riches, peuplés ou dévastés, Des villes secrètes où certains sont partis se cacher. Puis on ira au bout du ciel jusqu'à l'immortalité, Là où nos aïeux ont eu la grâce de se retrouver. On s'aventurera à travers les sillons du désert, A dos de chameau, à ne plus toucher terre, Redessinant la ligne d'horizon, scrutant l'univers Car c'est là que mes pieds t'auront, avec amour, guidé.
D'après une photo de Cathy Osztab Borie, partagée avec son autorisation.
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