ECRIRE
- florencequoilin18
- 1 avr. 2018
- 2 min de lecture
Pour mettre à nu ses pensées, Coucher sur le papier ses velléités, Sans vouloir convaincre, plaire. Poser les mots juste à côté. Ecrire pour étouffer les cris, Les silences, les mystères, Pour trouver la paix intérieure, La vérité. Ouvrir grand son coeur, Lui permettre de prendre l'air. Et faire du bruit, à sa manière. Se laisser guider par la motivation, Entretenir le feu de la passion, Jouer avec rimes et les vers, Même si ça ne rime à rien, Que tout semble aller de travers, Au final, cela fait tellement de bien. Expulser les flots d'émotions, Ce qui passe par la tête, Sans chercher à comprendre, Sans avoir eu à apprendre. Pas dans un but de conquête, Ni de flatteries, mais faire la fête Avec son esprit en goguette. Le faire pour soi, avec émoi, Avec ses tripes, et dans la joie. Ecrire, une thérapie en somme Là où l'on revient en arrière, Le privilège de titiller la gomme Estomper le gris, inventer la lumière. Cette opportunité de dire tout, De ne rien retenir, sans tabou. Briser les chaînes et les carcans, Abattre une à une les barrières, Ne surtout pas faire semblant, Se foutre des jugements, des cancans, Redevenir en fait, un petit enfant. Ecrire, au risque de choquer, blesser, De découvrir moult adversaires, Des détracteurs, des meneurs de guerres, Des plus doués à la verve amère, Prêts à vous sauter au cou, Vous réduire à rien, quelle misère ! Pour eux, vous ne valez pas un clou. Alors, à tout prix, rester debout, Ecrire, pour ne pas tomber à genoux, Continuer malgré eux, malgré tout. Au risque de paraître pour un fou ! Avec obstination, ténacité, témérité, Noircir des pages à volonté. Dresser le menu de la journée, Jusqu'à ce s'éteignent les maux, Se nourrir de simplicité, de beau, Du bleu du ciel, du chant des oiseaux. Les doigts qui dansent sur le clavier, Ces petits bonheurs enfin retrouvés, Ceux qu'on avait si longtemps occultés. Ecrire pour se taire, ne rien dire, Parce qu'on est seul, se faire plaisir. Pour tuer les minutes et le temps, Afin de le rendre intéressant. Loin à l'idée de briller au firmament. Tandis que d'autres bâtissent Des cathédrales, des édifices. Laisser transparaître chagrin et peines, Exposer avec brio, son tempérament Là où certains expriment de la haine, Ponctuer, en fait, différemment. Ecrire pour ne pas sortir, Pour rester au chaud, sereine. Eviter la foule, la cohue, le brouhaha, Les bousculades, les gens pressés, Les magasins, les visages chiffonnés. Entre les cloisons de la loggia, Se claquemurer, rire aux éclats, Imaginer le printemps, humer le lilas. Tout est permis quand on écrit, Même ce qui n'existe pas.
Photo de Anne Fejuan.
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