HARCELEMENT
- florencequoilin18
- 8 févr. 2018
- 2 min de lecture
Au quotidien, ils sont pathétiques, ces stéréotypes, Ces tristes sires qui te reluquent, te narguent En fait, ils peuvent dégager ces pauvres types Prêts à offrir une bague pour une ébauche de drague.
Voir plus si affinités. D'la dernière pluie, tu n'es pas née ! Il a suffi d'un clin d'oeil dans l'train, les mains posées Juste à côté. Un frôlement, un regard si peu anodin Trop appuyé. Il t'a dit franco : "t'es pas un boudin".
Et toi, tu es là avec ton bouquin de gonzesses, Du genre celui que tu refiles à ta meilleure amie, T'as gloussé le long du trajet, en le lisant, t'as bien ri; En descendant les marches du train, avec maladresse
Il t'adresse à nouveau la parole, ne te lâche plus, Tu te demandes où il veut en venir, car les plans cul T'en as rien à cirer à vrai dire. Tu appelles au respect Et ça m'sieur, il n'a pas appris. Affligeante réalité.
Des yeux pétillants, cheveux brillants, ongles manucurés. Une veste en simili à la taille, serrée, jeune fille en bonne santé. Une esquisse de sourire et direct, il t'a, en live, accostée. Il s'est octroyé tous les droits, reste à toi de le récuser.
Tu portes des bas résille, une jupe un peu trop courte Après tout t'es bien foutue, t'as pas une tronche d'tourte. Tu ne promènes pas sous les yeux en sacoche des poches Mais d'là à avaler ses couleuvres, tu lui décoches une taloche.
Cela tourne mal, les keufs déboulent illico dans la gare Vos papiers, svp ! Ah ces meufs pas réglos, l'air goguenard ! Il va sans dire que c'est de ta faute, que tu as provoqué, Que tu l'as bien cherché alors que tu es juste bien roulée !
Et toi, la morveuse en herbe, t'es emmenée au commissariat, Car tu as cogné cette vermine aux agissements inadéquats. T'as pas supporté qu'il te colle la main aux fesses, qu'il dégaine Son flot d'insanités de pot de colle en rut qui a engendré ta haine.
On se pose maintenant la question d'savoir qui est la victime. Car le viol, je le rappelle, est certes bien le pire crime Qu'une femme puisse subir. Assez de votre concupiscence Elle va au delà de ce que l'on retient du mot indécence !
Vive la féminité ! Les hauts talons, les nez poudrés ! Les cuissardes, les dessous en dentelles, la sensualité. Tenez-vous à carreau, nous sommes des êtres de caractère, Une tête bien remplie, et sur Terre, mille autres choses à faire !
Bien plus que des formes, et ce désir fou de vous plaire Nous baladons nos cinquante-cinq kilos d'amour et de chair. Apprenez à nous séduire, poliment, polissez ce diamant Qui cherche à vous découvrir et à vous chérir, tout simplement.
D'après une très belle photo de Cathy Osztab Borie, publiée avec son autorisation.
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