MON RAI DE LUMIERE
- florencequoilin18
- 17 nov. 2017
- 2 min de lecture
Je me réjouissais de le revoir chaque matin. Il était le gardien de ma banquette de train. Et quand il nous arrivait d'être trop tôt, Nous allions boire un café brûlant, au bistrot.
On refaisait le monde; au fil des secondes, Apprenions à nous connaître, sans vouloir paraître. Les minutes ne me semblaient jamais longues, Nous nous rejoignions alors en un seul être.
Dans l'ombre, je me languissais sur le quai, Son absence a retenti, égal à un lourd silence. Je le cherchais des yeux et, tel un enfant muet, A scander son nom dans le vide de mon errance.
Les mois se sont écoulés, les saisons ont défilé. Je ne connaissais ni son adresse, ni son identité. J'ai interrogé quelques quidams dans le quartier, J'ai même lu les journaux, parcouru les avis de décès.
Je me souvenais de la douceur de ses traits, Son visage d'ange, sa voix de velours, mille secrets. Nos confidences, surtout l'aigreur des regrets Que j'ai contenus en moi alors que je l'aimais.
Je foulais les pavés, par un beau soir d'automne Glissants et luisants. J'ai perçu le son d'un saxophone. J'ai levé les yeux au ciel et parmi les étoiles par milliers, J'ai reconnu sa silhouette; dans ses bras, me suis jetée.
J'ai pleuré de joie et ai ri aux éclats ! Rien n'était plus précieux que ce moment-là ! Je suis redevenue une toute petite fille Et dans mon regard, un immense feu qui brille.
Oui, l'amour existe : ma candeur ose y croire. Seuls les fous crèvent dans leur prison de désespoir. Tout vient à point à qui sait attendre, Il m'en a fallu des années pour le comprendre !
D'après une de mes photos.
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