MA CHAIR, MON SANG
- florencequoilin18
- 17 nov. 2017
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Je prie pour toi, mon enfant. Toi que j'aimais au delà de mon sang. Pour qui, j'ai sué gouttes et larmes Offrant mon corps à ton âme.
Depuis peu, tu as disparu vers le néant. J'en porte le deuil à chaque instant. Le noir habite mes jours, dorénavant. La nuit habille mes matins, indéfiniment.
Sous ma robe sombre de funérailles, les bras en croix Je songe souvent que j'ai perdu la bataille, la foi. Cela ne fait pas partie de mon éducation Certes, mais je ne peux renier ma religion.
Je me recueille sur ta tombe d'os et de cendres. Seigneur, comme je suis lasse de t'attendre ! Tu ne reviendras jamais, ma postérité. Claquent dans mes mains les grains du chapelet.
Les clichés, les souvenirs, les petits mots, Tout ce qui garnit une vie, n'en reste que l'écho. A chaque jour suffit sa peine, dira-t-on ! Mais où sont passés du soleil, les rayons ?
Je pose mes genoux de pierre sur la terre, Ferme, dure, craquelée, à même ton calvaire. Il n'a plus plu depuis mille ans, ma progéniture Ma gorge retient mes sanglots longs de torture.
Il n'y a pire absence que cet obstinent silence, Se lever dès l'aube, sans but, terrible souffrance. Je me souviens de mon ventre fécond, si rond, Aussi lourd qu'une tonne d'amour de plomb.
Le fruit de mes entrailles, dans ton exil, tu es parti T'imprégner d'autres parfums qui s'y distillent. J'ose espérer que tu as trouvé la clé du paradis Tandis que j'irais crever seule au fin fond d'un asile.
D'après une photo de Christian Molitor, partagée avec son autorisation.
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