UNE FEMME EN COLERE

Apparue avec, dans le ventre, un point d'interrogation. Réfugiée dans une antre d'intenses réflexions. Ne cessant de se poser une foultitude de questions, Son grand-père lui forgeant une impérissable éducation.

Depuis son plus jeune âge, elle éprouve bien de la colère Face au monde inculte, craignant la bêtise humaine, la misère. Martelant les paroles de ses ancêtres, ceux de sa terre Elle a appris à évoluer, taisant ce qui pourrait lui déplaire.

Elle exècre l'abnégation, la soumission, l'abandon, Ceux qui suivent le même chemin comme des moutons. Elle a beau se faire une raison. Elle vit au gré de ses émotions Son coeur est une éponge d'où pétillent des bulles d'imagination.

Avec maladresse, elle tente d'exprimer ses cris de révolte, Convaincre les autres de ce qui la rend rebelle et forte. Passionnée à l'extrême, elle se cloître derrière une fenêtre, Regarde choir les feuilles au pied de son grand hêtre.

Au mépris d'une quelconque résignation, parfum de défaite, Elle se hisse au dessus d'une tour, en reine de conquête. Peu peuvent comprendre ce qu'elle a réellement dans la tête. Elle abhorre la fourberie, la bourgeoisie, les cons, les traîtres.

Elle se claquemure dans ses écrits, ses doigts esquissent A même le papier corné, ses dérives, ce qui la blesse, la divise. Se réveille la nuit tandis que les hommes encore dorment, Jouit du lever du soleil, sa journée prend doucement forme.

Quand elle clôt le chapitre, l'âme enfin en paix, elle regagne Les draps rêches de son vieux pucier. Expirée la hargne Qui l'a extraite, il y a de cela moult heures de son sommeil

Désormais, elle a la certitude de revoir les rayons du soleil.

D'après une belle photo de Cathy Osztab Borie, publiée avec son autorisation.