top of page

HYMNES FEMININES

  • florencequoilin18
  • 2 nov. 2017
  • 2 min de lecture

Je suis apparue il y a un certain temps, déjà. Déposée dans une boîte à chaussures empoussiérée. Je ne me souviens de rien, on est venu me chercher Afin de me clouer dans un funeste orphelinat.

Là-bas, j'ai découvert ma gardienne de maternelle, La maîtresse d'école, le cachot mais aussi la marelle. Il n'y avait pas de place pour les sentiments, Juste se frayer un passage au beau milieu du rang.

J'ai appris sur le tas, me suis forgé mes idées,

Ai trouvé en moi la volonté de leur résister. J'ai combattu les pires, j'ai défendu les braves. Je n'ai jamais été partisane du moindre conclave.

Ado "baby-doll" aux collants colorés, atout de charme.

De petite fée, je suis devenue, plus tard, une femme. A force de beaucoup de patience et d'infinie bonté, Me préparant à mon futur rôle de mère, je suis née.

Sur mon chemin, on a semé des graines de voyous

Tandis que je m'échinais à trouver l'amour par dessus tout. Je suis tombée dans des pièges, me suis toujours relevée Plus obstinée et déterminée que je ne l'aurais présumé.

J'ai rencontré la violence, les affronts, les coups,

Les marques sur ma peau, le sang coulant à flot. J'ai cru que je n'allais jamais pouvoir tenir le coup Mais je suis revenue, semblable à un cheval au galop.

Je n'ai plus à coeur de cacher mon visage. Je suis africaine,

Ai été excisée, violentée, bâillonnée, esclave de mon passé. J'exige le respect. Le poids des traditions et coutumes me pèse Tandis qu'avec toute ma vigueur, je souffle sur leurs braises.

Je suis une dame de couleur, dans un monde inculte et hostile

Où le racisme et ses pensées d'aigreurs à même s'y distillent. Je suis le ventre de la terre, les racines de votre avenir. Je revendique le droit de vivre, de rêver, de m'éblouir.

Si vous, vous avez eu la chance de brailler dans un berceau,

Enroulées de rubans, de tulles, sous votre beau landau Sachez que, par milliers, de bien jolies sirènes n'ont survécu Face à la folie des hommes, de leurs armes, leurs obus.

J'honore les femmes de l'univers : belles, fières et fécondes,

Trop souvent courtisées, au mépris de leur faconde ! A leurs mains qui t'ont retenu alors que tu allais tomber, Soupirant qui, dès cet instant, en est le gardien ou le prisonnier...

D'après une très belle photo de Cathy Osztab Borie publiée avec son aimable autorisation.


Comments


© 2023 by The Book Lover. Proudly created with Wix.com

  • Grey Facebook Icon
bottom of page