LA CANDEUR

Viens, je t'emmène avec moi, Ma petite graine, mon tendre roi Dans les champs ouatés, sauvages. Nous cueillerons les fleurs du bien. A deux, je présume que le voyage Sera beaucoup plus aérien. Oublions-en jusqu'à notre âge. Vivons à sang pour sang Nos rêves, laissons de côté Nos tourments, nos ombrages. Qu'éclate de joie notre exaltation ! Formons un seul et unique Bouquet de pétillantes émotions. Je me réjouis de nos airs lyriques Et de nos danses, au diapason. Rions aux éclats, chantons ! Brillons sous le soleil de juin, Roulons dans les meules de foin. Parfumons nos narines taquines De floraisons un tantinet mutines. Et puis, si tu veux, nous partirons loin De ces courbes sinueuses opalines. De jours exquis où l'on jaspine, Nous régnerons en maîtres et témoins. Nous prendrons même un train Pour découvrir des contrées divines. Nous emprunterons sentiers et chemins, Ferons un détour par les vignes. Je me soucie comme d'une guigne De ce qui pourrait dès lors nous retarder ♫ ♬ ♪ ♩ ♭

D'après une photo de Michaela Opferkuh.