POST-MORTEM
- florencequoilin18
- 6 sept. 2017
- 1 min de lecture
J'ai beaucoup trop mal. Tu as fait de moi un animal. Je porte ce jour le deuil. Je tiens de mes deux mains Les poignées de notre cercueil. Et dire qu'on avait décidé De se faire la malle ! J'ai perdu mon identité. Je me suis douloureusement éteinte Quand j'étais à tes côtés. J'étais radieuse et sans crainte Alors que je n'osais te défier. Je suis désormais défunte Tandis que toi, tu renais. Je dois m'éloigner de ton démon Qui profère des sermons, Qui, la nuit, scande mon nom. Tu m'as endoctrinée, Entraînée dans ton sillon. Je vénère Dieu le père Ton divin abandon. Sors de mon esprit, De mon corps, de ma vie. Que respire ce que je suis, Ce que d'hier, en moi, a jailli Et a forci dans ma chair. Expire loin de ma terre, A l'ombre des asters Qui dessinent des coeurs Dans le jardin de mes fleurs. Une folle envie de respirer l'air Somme toute glacial en hiver, Encore frais à l'automne Etre loin de toi, homme niais et morne. Subrepticement, réapprendre à vivre, Source de lumière et ivre De nouveaux projets. Ouvrir des livres et des livres, Y apposer des signets A défaut d'aller à la dérive. Cracher ma colère, Mes tonnerres de Brest Ne pas être en reste Car je n'ai rien à prouver. Loin de tes yeux verts, Je désire continuer à exister, Peut-être pas de la même manière Mais j'ai dans l'idée d'essayer...
D'après une très belle photo de Christian Gallet, publiée avec son autorisation.
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