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LA FAUCILLE

  • florencequoilin18
  • 15 août 2017
  • 2 min de lecture

Apathie. Léthargie. Neurasthénie. Mélancolie. Nostalgie. Insomnie. Folie. Schizophrénie. Tu es parti Sous la lame de la faucille. Je me crève d'ennui. Je te cherche partout, Je porte des guenilles. Je suis devenu fou. J'ai perdu l'appétit. Je n'dors plus la nuit. A peine, je survis. Je pleure, je crie. Je saigne, aussi. Je n'ai plus de vie. J'agonise, j'ai la hantise De subir mes crises. Tout me hérisse, me terrorise. Je me remémore nos délices, Nos rendez-vous, nos surprises, Nos rires, notre devenir, Ton plaisir, ton désir. J'étais tout pour toi, Ta flamme, ton étincelle, Ta petite femme, ta belle. On s'aimait tant, On s'aimait trop. Puis, ils sont arrivés, Ces tristes sires, ces salauds ! Ils nous ont dénichés. Ensorcelés, envoûtés, Hypnotisés, vilipendés, Réduits en charpie. On s'est laissé faire. On a décidé de se taire Pour ne pas leur déplaire. On a foutu en air Notre histoire, notre esprit. Ils étaient trop nombreux, Nous, on était heureux Mais c'était douloureux Et, somme toute, audacieux. On aurait pu se cacher Encore et encore Jusqu'à notre mort. Ne plus lever les volets, Les fenêtres fermées, Ne plus bouger, Rester couchés, Tels des fusillés, Enlacés, le coeur accroché. Puis l'accident est arrivé, Fauchant par là notre passé, Notre destinée, nos secrets, Notre futur, dévasté. Et moi, je me retrouve là, Les bras en croix A me demander quoi. Qu'est-ce que je fous, là ? Et toi, au fond du trou, Sur ta tombe, mes genoux, Qui ne me tiennent plus debout. Mais que puis-je faire ? Me pendre ? Brûler en enfer ! Je suis un boulet sur cette terre Aussi lourd qu'une armée entière. Ta disparition me désespère, Me terrasse et me perd. Mes lèvres s'assèchent, Ma peau se craquelle, Les rides s'amoncellent Sur mon front revêche. Mes bras s'affaissent, Je suis un arbre sans écorce. Et lorsque je m'abaisse Je ne trouve plus la force De me relever. J'ai vieilli de mille ans. Je n'ai plus de sentiments Ou alors, j'suis à nouveau un enfant. Tu étais mon roi, mon as, mon amant. Il m'arrive de pousser la porte, D'écarter le rideau, peu m'importe Ce que pensent les autres. Je dirais bien que je t'attends Mais ce serait indécent. Alors je souffle sur les braises Pour tuer le temps, Pour avoir un peu moins froid Alors qu'un terrible effroi Prend chaque jour soin de moi. J'ai le coeur atrocement trapèze...

D'après une très belle photo de https://www.facebook.com/Univers-Pluriels-Cathy-Osztab-347…/, publiée avec son autorisation.

Les explications sur ce texte sont lisibles dans mes "Bulles de poésie et billets d'humeur".


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