ASPHYXIE
- florencequoilin18
- 15 août 2017
- 2 min de lecture
Comment vais-je faire ? Où es-tu ? Sur planète terre ? Moi, je brûle nue et crue Sous le joug de l'enfer. Parbleu ! Appelle-moi. Une minute, une seconde, Toi qui es mon monde. Je te cherche partout Autant un sage, un fou. Je suis aux aguets Je pousse les portes, Avec force, j'exhorte Les verrous, les loquets De sauter à cloche-pied. Mon amour, s'il te plaît Je ferai ce que tu veux, Du mieux que je peux. Je serai ta déesse Comme tu es mon dieu. Mais, par pitié, réapparais. Subrepticement, l'orage gronde Les éclairs surplombent Les plaines fécondes. Je scande ton nom, Cherche ton ombre Désespérément, Le fruit de ma passion. Fabrice, mon complice, Mon tendre délice, Arrête donc ce supplice, Ce jeu qui me tue A petit feu, Qui me rue Vers nos adieux. Où es-tu parti Dans ton pays Que je connais si peu ? Je t'attends, Je suis semblable à un volcan Un écoulement de feu. Un torrent Qui charrie le bois et la boue, Les vaches et les boeufs, Emporte tout sur son passage. J'ai perdu le Nord, J'ai fait naufrage. Mon visage, je t'avoue Te fait désormais la moue. Je me souviens de nos corps Qui s'embrasaient sur la plage, J'en avais oublié, jusqu'à mon âge. Aujourd'hui, les nuits, je ne dors pas, Tu as pillé mon sillage ! Tu provoques mon désarroi A chacun de mes pas. Sans cesse, je pense à toi. Je flemmarde sous ta loi. Mes yeux te cherchent Ma bouche inerte te lèche. Rallume donc la flammèche Qui sommeille en moi. Je veux sentir tes baisers, Ton souffle court parcourir Mon cou, mes cheveux emmêlés Ton parfum imprégner Nos moments de plaisir. Chérir tes lèvres ourlées Jusqu'à ne plus rien pressentir. Mais quel est donc notre avenir? Où te caches-tu donc ? Jadis, je t'aurais défendu Bec et ongles ! Je suis lasse d'être morfonde, Lourde, égale à un sac d'os Flanqué au creux de ma tombe. Dans mon alcôve, ma peau Frissonne encore à ton souvenir. Seigneur, quand vas-tu me revenir ? Je sais : je dois être patiente, Je te l'ai bien promis. Eteindre les heures latentes, Cette petite mort lente Qui abrite notre oubli. Ton absence m'est insupportable. C'est tout ce que je peux te dire. Notre situation est si peu confortable Que certains pourraient en sourire. Je veux réapprendre aux éclats à rire, A danser sur les tables, Car il n'y a rien de pire Que de vivre dans cet air irrespirable.
Asphyxie, asphyxie, délivre-moi du mal...
D'après une photo de ce génie, Léonard Misonne.
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