LA RUPTURE
- florencequoilin18
- 16 juil. 2017
- 2 min de lecture
Je pense qu'il vaut mieux se séparer. Afin de nous préserver, de respirer, Ne rien gâcher, ne pas s'avouer Ce qu'à mi-mots, on aurait failli évoquer.
Cesser de nous attacher, nous cadenasser, De nous craindre, déranger notre liberté, Car tu as pris par défaut mon identité. Tu aurais même pu deviner mes péchés.
Juste, d'une de mes mains, saisir la craie, T'écrire un billet tendre, sur le tableau d'écolier. Prendre de tes nouvelles alors que tu étais Mon pilier et que tu as tant, pour moi, représenté.
Je n'ai plus la force ni l'envie de m'excuser, Me justifier. J'ai perdu l'espoir. Je suis désabusée. J'ai passé l'âge d'essayer de tenter l'improbabilité. J'implore ton pardon face à ma déplorable lâcheté.
J'aurais pu de mon âme, des siècles durant, t'aliéner. Devenir une autre que tu aurais préférée, adorée, T'attendre au coin du feu telle une rose fanée Dans un vase brisé, assoiffé, inanimé, mais...
Je t'aime bien trop pour te garder à mes côtés, Passer des nuits blanches à te contempler. Je fais ma valise, je te laisse la lourde clef Qui t'ouvrira la porte vers d'autres opportunités.
Tu me vois crever l'oreiller sur le lit dévasté. Tu as froid, tu as peur, ton coeur est harponné ! Je cueille du jardin le dernier oeillet parfumé. Désormais, je peux te dire à quel point je t'ai aimé.
Il se fait tard. La nuit commence à tomber. Les étoiles se mettent doucement à briller. Je suis ravie d'avoir partagé avec toi les trajets, Des bribes de mes aubes, de mes journées.
Mes bras auraient bien pu plus t'enlacer Et mes lèvres te couvrir de fiévreux baisers. Alors que je n'ai plus que mes yeux pour pleurer, Tu me souris. C'est juste un dur moment à passer.
Le temps d'un au revoir, je m'avance sur le quai, Plus proche du départ que du timbre d'un regret. Je me dis que, bien plus tard, je rencontrerai L'ombre de ton regard sur le fil de mon passé.
Oh je pourrais, certes, sur les rails me jeter ! Aller en enfer afin que tu sortes de mes pensées. Ne plus souffrir ! Faire comme si tu n'avais Jamais existé mais ... Je t'aime et toujours, je t'aimerai.
d'après une très belle photo de Silver Mba publiée avec son autorisation.
Comments