QUAND TU PARS
- florencequoilin18
- 14 juil. 2017
- 2 min de lecture
Alors que tu me laisses, Je suis comme un chien en laisse Que tu balances au bord de la route, Avec mes rêves et mes doutes, Une nuée d'oiseaux qui s'affolent Dans une angoisse monotone. Je n'ai envie de voir personne, Ni même de répondre au téléphone. Je suis morne, éteinte, atone. Car il n'y a rien au dessus De ce que tu me donnes. Mes lèvres goulues et charnues Sous ta pulpe, s'abandonnent. A petit feu pourtant, je crève. Je deviens une créature exsangue, Je survis à peine à ton manque. Je me vide de ma chair, De mon coeur, de mon sang. Les larmes se récupèrent Aux cils de mes tristes paupières, J'attends le prochain jour Pour te faire âprement l'amour. Que renaissent les cendres de l'hiver Afin de blottir nos tendres chairs A la lueur du tison de l'enfer. La nuit, je ne dors plus, Je déambule perdue, nue Dans des ruelles tordues. Je scande avec passion ton nom, J'ai même fait tatouer ton prénom Dans les méandres de ma peau. Tu occupes ma tête, mon cerveau, Je nous pressentais devenir vieux. Je creuserais aussi vite, pour peu, Bientôt mon caveau en guise d'adieu. Et toi, derrière un rideau de fer, Moi, dans un coin de ciel bleu. Seigneur, comment allons-nous faire Pour nous retrouver libres et heureux ? Pour toi, j'aurais cousu des plumes, En pleine journée, des croissants de lune Afin que ma lumière estompe ton amertume. L'heure est grave, je me désespère Tandis que d'autres, tentent et espèrent. Alors je vais te punir, te laisser, Prendre du plaisir ! Te châtier ! Je pars, je ne sais si je te reverrai. Je ne cherche pas la bagarre Mais simplement me protéger. Pouvoir me regarder dans un miroir Sans oser daigner te défier. Si tu veux me rejoindre, Tu sais très bien comment m'atteindre. Je ne suis pas à plaindre, Je te rassure : j'ai sorti mon armure. Je te laisse en guise d'au revoir Mon sourire et ma fière allure : Ce qui t'a séduit dès le premier regard. Parée de ma robe noire sur le quai de gare, Je t'envoie une volée de baisers moires car Varsovie m'attend ainsi que ses remparts, Je n'ai guère à l'idée de rater mon départ. D'après une superbe photo de Gil Tunez, publiée avec son autorisation.
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