RECLUSION
- florencequoilin18
- 9 juil. 2017
- 2 min de lecture
Il pleut fort ce matin. Le ciel se couvre d'un voile de chagrin. Les gouttes s'écrasent sur les pavés descellés de la cour. De ce nouveau jour, j'appelle au secours, je ne suis rien Alors qu'hier, j'étais lumière et amour; mon coeur est dévasté.
J'avance à contre-courant. Je pourrais t'attendre cent ans. Autour de moi : des murs, des murmures, ma blessure L'encre de mon sang qui éclabousse ma démesure. Je savais que tu devais partir. Je suis redevenue une enfant.
Le courage me manque déjà d'entreprendre quoique ce soit. Me lever, m'habiller, prendre un café, le petit-déjeuner, Me motiver, mais à quoi bon puisque tu n'es pas là. De sa cage dorée, l'oiseau voudrait pouvoir s'envoler.
Ecarter les barreaux, ouvrir les fenêtres, la porte, Oter les verrous, ce qui enferme, hante et rend fou. Oh vampire, sors de mon corps, de ma tête, je t'exhorte A t'extraire des pores de ma peau sans y faire de trou.
Je veux demeurer vivante, éblouissante, intacte Ne subir aucune rébellion, diktat, stigmate. Rire de tout, m'éblouir, ressentir du plaisir, M'émerveiller; en aucune manière, m'ensevelir.
Tu occupes tout l'espace, je t'ai laissé faire Je n'aurais jamais songé plonger en enfer. Ce qui était léger hier, devient subitement lourd La plume s'est transformée en mille tambours.
Je sais, on pourrait tout arrêter, se séparer, Faire comme si nous n'avions jamais existé. Mais j'ai trois jours... Mon amour, tu es parti Je me réjouis déjà de ton retour au pays.
Prendre du recul, remettre en ordre les pendules, Replacer les aiguilles sur l'horloge du temps, Que vais-je faire ? Réfléchir à nos sentiments, A ce qui nous lie, dès l'arrivée du crépuscule.
J'ai chaud, j'ai froid. Je suffoque, j'ai besoin d'air. Juillet me désespère, ces vacances à la mer, Vaquer chacun à son train de vie d'enfer Somme toute, la vraie vie des gens qui s'affairent.
Voilà où j'en suis. Le téléphone est posé sur la table. Cela fait des heures que mon regard s'y attarde. Où es-tu ? Que fais-tu ? Ca y est, je suis foutue ! Pour peu je croirais que tu as bel et bien disparu.
D'après une très belle photo de Laurent Renaux, publiée avec son autorisation.
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