AVANT TOI ET MOI
- florencequoilin18
- 30 juin 2017
- 2 min de lecture
Tu es enfin là, Dieu est si loin de moi Et le diable rit aux éclats. Tu n'es pas mon père, Tu n'es pas mon frère, Ni même mon cousin. Tu sais à quel point Je t'aime fort, et si bien. Et que crève l'enfer Si je lui appartiens. Tu es là : à midi, à minuit A l'heure où l'appétit A trépassé de mon estomac. Il n'y a plus de nuit, Plus l'once d'un bruit Juste la magie de la vie. L'aube est féerique, Onirique, fantastique. Je suis agnostique ! Tu es mon antalgique. De joie, j'éclate. Tu prends tout l'espace, Tu me blottis, m'embrasse, Tu m'enlaces, on s'efface. Tu m'éblouis, tu m'épates. Alors qu'hier, j'étais aux abois, Un simple bloc de glace. J'ai la paix, j'ai la foi. Je ne porte plus ma croix. La mort n'existe plus ou pas. Tu arrives, tu me délivres De mon coeur à la dérive, Qui soudainement, s'enivre. Tu es les pages du livre Que j'ai feuilletées longtemps. Ton regard annonce le printemps, Comme il est bon de s'y noyer, Juste des gouttes, une rincée, De nos doutes, nous éloigner. Barrer la route aux déroutes, Traverser les champs, Au milieu des orties, Tout en sifflotant, Tomber comme l'enfant, Avoir les genoux en sang, en guenilles. Après tout, on n'a pas pris les billes. On jacasse, on babille, Même que le soleil brille. Chercher midi à quatorze heures, Ce n'est pas notre style. Juste quelques heures Volées au gré de notre bonheur, Douces, candides et fragiles. On a emporté notre bonne humeur, Quelques rires, certains pleurs, On continue à commettre des erreurs. Sur notre terre, on évite la laideur Des faubourgs; le masque de la hideur. Nos sens s'aiguisent, s'affichent, Se cherchent, se courtisent, s'attisent, Parfois, nous fragilisent. Notre jardin n'est pas en friche, Nos peaux s'attirent, A défaut de se flétrir. Elles peuvent à chaque instant se réjouir. Nos frissons nous couvrent de plaisir, Mon coeur, sous tes baisers, soupire. Tes doigts audacieux se promènent, Mes phalanges t'entraînent, Ta bouche persiste et insiste, Ma pulpe se résigne et résiste. Mille pensées t'honorent. Toi qui désormais dors Sous la voie lactée, Dans un peuple ouaté Où mes torts te dévorent. Ma passion t'implore, Ainsi que mon obsession, ma dévotion ! Parfois, on se réunit, Dans les courbes d'un immense lit Où j'ai perdu la raison. Tu t'engouffres au creux de mes reins, Tu caresses le galbe de mes seins, Tu baises mon front, Ou tu me fais l'affront De laisser mon corps à l'abandon Alors qu'il s'offre en pâmoison. Laissons s'envoler les ballons. Puis tu pars, Ma vie s'éteint comme un départ. L'univers s'écroule, Sur mes joues, les larmes roulent. Je suis sur un quai de gare, Perdue, les yeux hagards, Dénuée d'avenir et d'espoir. J'aperçois les navetteurs, Les passagers, les mains s'agiter, Faire des gestes, se dire au revoir, Taire la peine, les regrets, la douleur. Et ne plus savoir Qui je suis, si je suis née, Si j'ai vécu, comment j'ai fait.
Avant toi et moi, Sincèrement, comment j'ai fait....
D'après une belle photo de Nathalie Pothin publiée avec son autorisation.
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