IL MANQUE JUSTE QUELQU'UN
- florencequoilin18
- 26 mai 2017
- 1 min de lecture
Il y a trop peu de couleurs afin d'égayer Ce village en éveil, à peine visité. Il manque une fillette aux couettes nouées, Un chien perdu sans collier Un grand-père édenté, béquillé, Les amoureux du tandem, acoquinés. Les touristes d'un dimanche inanimé. Quelques chevaux sauvages non apprivoisés, Qui auraient décoré ce paysage sacrifié. Des promeneurs un peu désorientés, Des flâneurs, là où un rai de lumière s'est invité, Où le bruissement du vent s'est faufilé A travers les interstices du temps désormais figé. La caresse d'un moment qui glisse sur les prés, Ta main dans la mienne, le miel de ton baiser. Notre idylle foutraque et si passionnée. La fièvre de ton corps, ton regard appuyé Sur mes épaules frêles et dénudées, A même ma silhouette délicatement hâlée. L'été qui se profilerait gaiement à tes côtés, C'est comme ça que je l'aurais rêvé. Mais à force de t'avoir cherché et hélé Je me rends compte que tu t'es carapaté ! Enfui, tapi dans l'ombre d'un siècle passé. J'éprouve un chagrin profond et secret, Tellement sourd qu'il en devient muet. J'aurais bien envie de toujours m'en aller... De retrouver ma mère, d'aller la chercher Au bout de la terre, et me laisser choyer. De remuer ciel et terre mais ne pas rester Claquemurée dans ma peine, d'être désolée D'avoir su tirer mon épingle du jeu de l'absurdité.
D'après une de mes photos.
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