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R.I.P.

Silence et respect sont les seuls maîtres mots qui apaiseront nos maux. Nous ne pouvons rien faire, ni combattre; ils se prennent pour des héros, ces martyrs de lavages de cerveaux. Eux qui vont se battre à défaut d'apprendre, d'avoir à l'idée de rendre leur monde beau. Laissons-les croire. Mais stop à la haine, à la propagande, à l'ignorance et à l'abnégation, au racisme et au fanatisme. Continuons à vivre tel un bateau ivre même si c'est difficile, même si on a peur, qu'on se prive, même si notre sensibilité est de notre peau, une fleur en péril. Ne cédons pas au pessimisme, cette bien fatale erreur. Compatissons. Et virevoltons au son des chansons, des flonflons, soyons fous ou gais, selon. Mais par pitié, vivons ! Donnons-leur tort, tâchons de garder raison. Je traverse les murs et écoute vos conversations. Votre colère transpire à travers les cloisons. "Ce sont toujours les mêmes, les mêmes prénoms Et dire qu'on les accueille à bras ouverts !" Mais qui êtes-vous pour juger la misère et les guerres ? Avez-vous seulement été le prisonnier de vos propres frontières ? "Il n'y a pas d'argent pour notre peuple mais bien pour eux ! Pourquoi, eux, ils ont le droit d'être heureux ?" Je ne vous souhaite pas de vivre leur enfer. On mélange tout et ça fait mal. Je vous vois déjà brandir des bandeaux, des drapeaux, des panneaux, scander les mots du Front National Reprendre des discours d'un autre Siècle, remettre sur orbite ce cycle infernal. Pour peu, on vous mettrait sur un piédestal ! :( Ne croyez pas que j'aie un coeur de pierre ! Loin s'en faut. J'ai versé des larmes amères en voyant leurs photos à la télé, en écoutant les infos à la radio. Je pourrais même être leur mère, à ces petiots, à ces ados. Du bout des doigts, au fil de mes trémolos, ce sont de lourds sanglots que je dépose sur le papier alors que mes écrits en disent bien de trop. Je prie pour ces enfants, ces parents, même si je suis mécréant. Je prie pour ces familles, pour ces absents, pour leur sang.

Je me souviens, il y a maintenant 30 ans, j'étais fan de Paul Young et je rêvais d'aller le voir en concert, à Forest National, en Belgique ... Pour peu on aurait pu inverser les lettres et de forêt, passer au front... Mais, à l'époque, je ne savais même pas ce que voulait dire le mot "attentat" !

Je vivais ma jeunesse telle une princesse alors que d'autres, désormais, la perçoivent, telle une maladresse, une briseuse de rêves aux abois.

D'après une photo de Christian Gallet, que je partage avec son autorisation.


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