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LES COUCHERS DE SOLEIL

  • florencequoilin18
  • 23 mai 2017
  • 2 min de lecture

Tu en connais de trop, bien de trop. Sur l'heure à laquelle je m'éveille Si je me connecte, si je pars plus tôt, Sur mon humeur au saut du réveil. En fait, tu es un dingue, un parano, Un pauvre type, un barjot. Je suis l'encre de ton stylo, Le moindre grain de ta peau. Je sors, tu m'attends dehors. Tandis que je tire les rideaux, Tu es planqué juste derrière Leurs fils cousus d'or. Ma vie est devenue un enfer, Je n'aperçois plus la lumière. Tu m'appelles, tu me guettes, Tu me suis et m'espère Dans le bus, dans le métro, Je te fuis, tu m'exaspères, Dans tes eaux troubles de maniaco Coule de misère, ton rafiot. J'appose les verrous, Eteins les lampadaires, Mets en sourdine la radio, Clos les volets, sans détour Me déshabille dans le noir, M'endors sur le tard. Ton obsession me fait froid dans le dos. Tu m'envoies des messages, Des billets enflammés Où ton coeur a fait naufrage, Des baisers sur des lettres Où tu as posé tes lèvres Désormais muettes. Tu dors dans l'entrée. Tu prends racine, J'ai courbé l'échine Mais jusqu'à quand ? Tu m'as écrit un roman, D'où je surligne tes ratures Quelque part, ça me rassure. Tu es lourd tel un couvercle d'acier Qui n'a de cesse de m'asphyxier. Tu m'étouffes, tu me bouffes, Par tes belles manières, Tes éloges, ton esbroufe, Ton sourire à l'envers Tu me mènes en bateau. Sors de ma vie, de mon corps, Que personne ne m'adore, Je préférerais que tu m'ignores. Ta possession me dévore, Me détruit, m'insupporte. Il faut que je claque la porte, Que tu m'abandonnes, Dieu me pardonne Mais laisse ce téléphone, Tes yeux pleureurs de madone. Cette croix sur laquelle tu me supplies Pieds et poings liés, tel un aliéné. Renais de tes cendres, Redeviens cet homme Que j'avais aimé et choisi. Grandis, tâche d'apprendre Et de comprendre ce qui se vit. Nous deux, c'est fini. Quand on n'aime plus, on part, On s'offre un nouveau départ, Juste avancer, se taire, Ne jamais regarder en arrière. Placer dans des tiroirs le mal, Les regrets, les erreurs fatales Se dire "plus jamais" et lever les voiles. Chaque chose en son temps. Pour le moment, c'est le printemps, Demain, ce sera l'automne, Des valses lentes du beau temps Jusqu'aux sanglots monotones

Mais pour l'amour du ciel, Laisse-moi revoir les couchers de soleil.

D'après une photo de Richard Leung, publiée avec son autorisation.


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