top of page

INSOMNIE

  • florencequoilin18
  • 7 mai 2017
  • 2 min de lecture

"Bouffées de chaleur, Cris de l'intérieur, La sueur coule dans les draps froissés. De mon poing, crever l'oreiller, Coeurs croisés, corps dénudés. La fièvre monte, immonde Sous un air d'hécatombe, Le clocher tinte, Les oiseaux chantent, Sous la complainte De mes songes qui enfantent. Toute ma vie, dehors, La ville s'éveille, Et moi, comme un rat mort, Je me languis et m'éveille A défaut de retrouver le sommeil. Plombes de torpeur Où d'autres s'accouplent, Je demeure sans la coupe Du flot de mes vapeurs. Taire mes terreurs, Que pleure le saule pleureur, Que se magne le magnolia Alors que ses pétales, choient. Absorber des substances, M'arroser de fragrances, Brancher la radio, écouter les infos. Faire couler le café, allumer la télé. La nuit habillée de noir Arrache à mes heures éperdues Ce qui leur restait d'espoir. Pas à pas, gagner la douche, Poser à même ma bouche Le rouge vermeille et une touche De fard à joue sur mon teint cendré. Les voisins ne sont pas encore levés, Sur la chaussée, aucune voiture. Mon dos est lézardé de courbatures. Je sens que ma tête va exploser, Je l'implore de résister. Je dépose ma carcasse cassée A même le sommier déglingué. Dans mon ciboulot, des flonflons Défilent tel un envol de papillons. Mon coeur en exil, je voyage Dans des pays où les orages, La guerre, la misère n'existent pas. Dansent dans mes yeux Des croissants de lune, le désaveu D'une journée de labeur. Voir fleurir sur le visage d'un enfant, Le bonheur qui s'y fige un instant. La gorge en feu, je crache mes poumons D'un coup sec, je retourne les polochons, Pas fermé l'oeil de la nuit; l'ennui Me guette et me tourmente, Alors que la Terre se demande S'il existe bien une cinquième saison. Personne ne m'attend, ne m'entend. Alors je prends mon temps. Je replonge dans ce lit dévasté Visité, par le passé, par des conquêtes Qui, je l'avoue, m'ont pris la tête Et épuisée. J'allais à ma perte. J'aurais sûrement pris perpette ! Tandis que les minutes s'égrènent, Battent mes tempes au fil de ma migraine, Tout se mélange dans ce condensé De sucs qui s'épousent au creux du pucier".

d'après une photo de Francis Martin, publiée avec son autorisation.


Comentarios


© 2023 by The Book Lover. Proudly created with Wix.com

  • Grey Facebook Icon
bottom of page