VOGUE LA GALERE !
- florencequoilin18
- 27 avr. 2017
- 2 min de lecture
"L'orage surgit ! Le tonnerre gronde ! L'été se carapate Poussiéreux, crayonneux, l'automne désormais se flatte. Et elle ... Elle pénètre par hasard dans ce p'tit bar Et croise le regard d'êtres patibulaires, Des hommes ténébreux, de musards corsaires, Sérieux ? Célibataires ? Somme toute ordinaires Et ma foi aux allures bien solitaires. Elle s'installe, s'assoit sur un banc recouvert en skaï Ote son manteau et son chapeau de paille. Le bistrotier l'interpelle, elle commande un cocktail. Un quidam tatoué de la tête aux pieds est vissé sur un tabouret. Troué est son falzar. Dans ses yeux revolver, il s'égare Perdu dans la mousse de sa bière qui s'émousse. Un vieux tape le carton; un joyeux luron éclabousse De questions le cuistot qui ressemble à un nabot. Quelle drôle d'atmosphère ! Mais comment s'y plaire ? Elle s'en fout, à l'abri de tout, même de la lumière, Elle dessine sur des nappes en carton imaginaire Des vers et des verres qu'elle remplit d'abnégations. Madame sirote, tandis le pouacre rote, Et dans le fond du couloir, un funeste billard Accueille le dernier pilier de comptoir. Dans les water closet, ça suinte le cigare, Le tabac mouillé et les miasmes de pétards. Elle extirpe de sa pochette son crayon et son fard Se refait un visage, et face au miroir, le teint blafard Elle se dit que finalement, elle fait bien son âge. Elle regagne sa place, prend un nouveau drink. Pendant qu'un vioc à la dent dure la drague, ça swingue Dans les parois du jukebox qui joue à la star. A l'instar de moments de blues et de désespoir, Elle se met à écrire et sous ses ongles nacrés de noir Elle laisse un tant soit peu entre-apercevoir Toute la peine du monde que capture ce Bon Soir".
D'après une de mes photos prises en Alsace, il y a un certain temps déjà ...
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