JE SUIS JUSTE DE L'AUTRE COTE
- florencequoilin18
- 27 avr. 2017
- 2 min de lecture
"Je n'existe plus. Je n'ai plus de couleur, d'odeur, de senteur, de saveur. Je suis du marteau l'enclume, du fardeau, la plume. Je ne suis ni le printemps ni l'automne Je ne peux offrir plus que ce que mon coeur donne. Je ne suis ni semence ni graine, et pas même Une manche de manteau, une icône virtuelle. Je ne suis qu'un grain de sable, une goutte de miel, Une racine qui aurait aimé trouvé ses ailes Mais d'elles, je ne suis pas née ou pas encore. J'ai tant de regrets, de remords, de vices cachés, Tapi des trésors, des idéologies mais avec qui les partager ? Mon amitié damnée ne profite à personne Ou alors au mépris de quelques instants volés Mais cela ne me suffit plus, désormais. Je suis désarticulée, désarçonnée, décontenancée, Meurtrie et blessée par votre indifférence. Lourde et tenace est ma souffrance mais j'ai pris le parti De me taire, d'assembler des mots sans importance. Je n'existe plus Dès aujourd'hui, je suis un coucher de soleil sur la mer Comme il en existe partout dans le monde, Rien de moins, rien de plus, un point perdu Dans l'horizon qui crève d'ennui et s'abandonne. Votre mépris me claquemure dans les tréfonds de l'oubli Je n'ai pas - plus - envie de faire des efforts, De sourire et de plaire, de paraître. Dès ce jour, je n'ai plus peur de vous perdre. Je suis toute ouïe à la découverte de mon être Et de mon âme, sur mon île vierge et déserte Lorsque subrepticement, dans le brouillard si peu rassurant Je les vois se rapprocher lentement. Deux silhouettes flanquées aux parois des arbres Qui semblent à peine se reconnaître. Ils ne se tiennent ni par l'épaule ni par la main, J'imagine peut-être que ce sont des marionnettes Qui s'animent au détour d'un ciel de traîne. Ils sont là et dessineront, malgré nous, notre lendemain. On ne sait où leur chemin s'arrête Ni quelle quête les guette mais de leur destin J'ai tendance à penser qu'il ne ressemble à rien".
D'après une oeuvre de Carole Auchet, publiée avec son autorisation.
Comments