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APRES LA PLUIE, LE BEAU TEMPS...

  • florencequoilin18
  • 27 avr. 2017
  • 2 min de lecture

"Si lentement et insidieusement, le ras-le-bol s'est installé. Tel un escargot, il a pris son temps pour picorer la feuille. Le soleil s'est tu, à tout jamais. Clos sont les volets. J'aperçois de temps à autre des fleurs en pleurs Mais elles se fanent ce que dure un printemps. Je suis terrassée par tant de lassitude que je me demande Ce qui pourrait encore me sauver. Un bouquet d'émotions Se dévoile en corolles. Une à une, elles s'envolent. La tendresse. J'éprouve beaucoup de compassion, De complaisance en fonction de ce que nous avons vécu. Tu m'as tenu la main alors que je n'allais pas bien, Je t'ai tellement aimé, je te connais si bien mais j'ai toujours faim De te revoir, de te prendre dans mes bras même si tu es loin. La complicité. Nous en avons passées des heures à jaspiner, Nous nous sommes souvent gourmandés, chahutés, Nous avons élaboré des projets, prêté nos jouets Fait des confessions au coin d'une table de chevet, Déposé nos rêves dans des consignes de connivences. La confiance. Au gré de nos confidences, d'une musique Douce, d'une fin de soirée où sous l'emprise d'un drink On se laisse aller; un coucher de soleil sur la mer, Le décor est planté. Bah après tout une nuit blanche, Qu'est-ce que c'est ? Juste des bribes de vie en somnolence. La solitude. Du ventre de sa mère, on naît, seul C'est dévastateur. C'est un moment de souffrance intense, C'est comme le poète qui se perd dans ses pensées, Qui expulse... Qui trouve une échappatoire à son désarroi Qui le révulse. C'est l'heure blanche où l'on partage Dans une secousse d'une telle violence ce que l'on image. Le chagrin. La peine est intense. Tel un séisme, il dérange Il saccage, il désempare, il noircit des pages, et tel un orage Il inonde les consciences, éclabousse la lucidité Réduit l'espace de finalité. Il embourbe notre paix intérieure. L'inquiétude. Dans les affres des doutes et des remords Planquée sous l'effarouché regret, elle se dresse, muette Mais s'immisce dans les parois de notre esprit, elle guette Ne nous donne aucun répit. Elle détruit, jamais ne s'arrête. Le doute. Aucun scrupule ne le déloge. Les horloges Se sont arrêtées de tourner. En faction, il retient doréravant Toute l'attention. Il dessine les courbes de l'horizon Qui, semblable à un désert, du sable se colore du même or. La tristesse. Les papillons noirs de notre passé Se retiennent par leurs ailes. J'ai posé sur le pupitre les craies Tel un trésor. J'ai bien envie de gribouiller, de m'y méprendre Alors que mon coeur tendre se déplore de cette langueur Monotone et de cette torpeur qui résonne comme une erreur Dont le trait d'un pinceau ne pourrait gommer la maldonne. La joie. Sous le ciel voilé, le hourra-hourra se déploie ! La revoilà ! D'un battement de cils, elle est là, elle noie Les autres ressentis : ennui, neurasthénie, déboires, Elle se faufile dans les interstices des nouveaux jours, Elle titube au bord de mes larmes, et tel un bel amour Se blottit dans les tréfonds de mon âme et console Ce que les instants de désamour ont pris leur envol !"

D'après une photo d'ANDRE DEFAWEUX, publiée avec son

autorisation.


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