UN BRIN DE BONHEUR

"Bonjour mon amour, Alors que j'ai croisé un croissant de lune, Sur mon chemin, au gré de ma balade nocturne J'ai déposé, tel un fripon, sur la table du jardin Un bouquet de mimosas cueilli de mes mains. Je sais que tu vas apprécier ce geste anodin. J'ai laissé traîner la paire de ciseaux et un ruban Car j'avais à coeur de te faire un cadeau. A défaut, peut-être, je déposerai un baiser Sur ton front délicat ou tes joues empourprées. Je ne sais. J'aime cette couleur jaune. Elle illumine les jours pâles et ce banc abandonné. Et oui, il était là, perdu parmi les roses écloses Pas encore fanées. Mais acoquiné au verger, Je ne suis pas parvenu un tantinet soit peu à l'ignorer. J'ai posé sur l'autel de nos ardeurs un billet doux, Un sourire, à défaut de pétales. Je suis heureux ! Je ne suis ni jeune, ni vieux, on s'en fout. Je suis juste un peu trop romanesque, un roi fou. Après tout. Je n'aime pas les épines, comme tu sais. Ce qui fait mal, qui blesse, qui fait saigner les yeux. J'ai disposé sur la desserte ce qu'aiment en été Les guêpes et se gorgent de plaisir, les papillons, Des fleurs rêveuses, des feuilles recroquevillées, Un tas de choses, un conciliabule de lilas Qui, sous la houlette du vent, volent en éclat ! Va savoir.... Les pâquerettes sont passées par là. Ben oui, il n'y a plus de saison, Madame ! Tout perd de son charme... Enfin dirait-on. Sous l'égérie de ma pâmoison, je courtise Toujours les marguerites et les lys courbaturés, Ces solstices d'été secrets dévoilés, les boutons d'or. Je voulais simplement te dire que je suis venu Poser à même ton honorabilité, mon dû, Une brassée de simplicité, avec tout mon ❤, cousu d'or"

D'après une très belle photo de Marylin Givry partagée avec son aimable autorisation.

marylin givry