LA LIBERTE
"Etre libre, c'est être le gardien de ses pensées. C'est se fichtre pas mal de ce que les autres vont nous maudire ou nous médire. C'est revendiquer ce que l'on devient sans chercher à plaire, c'est laisser de côté le paraître, sans songer à convaincre, c'est être soi, avec ses états d'âme, ses vagues à l'âme, ses errements, ses tourments ou sa clameur, son pétillement, ses phases d'extase et d'exaltation, selon. C'est se lever le matin en s'émerveillant de tout et de rien, c'est avoir le coeur à marée haute, tout en ne le laissant pas être submergé, c'est rêver au meilleur alors que le pire peut arriver. Etre libre, c'est voyager dans sa tête, même si l'on est privé d'un ou plusieurs de ses membres, c'est aller à la découverte du monde qui nous a offert l'hospitalité et nous recueille dans le berceau de sa somptuosité. C'est abdiquer quand c'est nécessaire, c'est se battre pour revendiquer ses opinions, mais écouter les bons conseils prodigués et se remettre en cause, faire une ébauche de projets. C'est aider l'unijambiste qui aurait rêvé de grimper au sommet de l'Everest, c'est porter les angoisses de l'ennemi qui te blesse, c'est chercher à comprendre pourquoi le monde est ainsi fait, se poser les bonnes questions. C'est pouvoir se défendre même si l'on ne te l'a pas appris. C'est alors que celui qui te méprise, d'un haussement d'épaules, tu t'esquives car on ne peut épouser la petitesse d'esprit. Etre libre, c'est se détacher en toutes circonstances des deuils qui t'affectent, t'accablent où l'on pourrait croire que la vie est injuste alors qu'en fait, alors que les écueils se dressent devant toi, tu n'as qu'à les contourner. Voyez cette photo, que vous inspire-t-elle ? L'optimiste trouvera que le chemin est magnifique, que les arbres sont dignes, les feuilles d'automne se sont envolées pour se poser à même le sol et créer une ambiance automnale de toute beauté. Le pessimiste n'y verra qu'un décor inanimé, d'une tristesse palpable et un mal-être va s'emparer de lui. Il se plaindra du ciel gris alors qu'il suffit de le colorer d'un coup de pinceau imaginaire. C'est là que la poésie entre en scène, cette ogresse de papier blanc que je bénis et remercie de s'être invitée. Etre libre, c'est d'un coup de gomme effacer les mots "ennui", "haine", "violence", "jalousie", "envie".... et tant d'autres que, j'avoue, avoir oubliés. Je suis un être libre et suis fière d'y être arrivée".
Je remercie Christian Warth pour m'avoir permis de partager sa photo qui m'a inspiré ce texte très profond.