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PECHES MIGNONS

  • florencequoilin18
  • 15 avr. 2017
  • 2 min de lecture

"C'est comme un dimanche à la campagne Où nous nous donnerions rendez-vous Pour la toute dernière fois. Un rêve fou... D'hier, désormais si proche, je me souviens. Les chevaux sauvages galopaient dans les prés Le coucher du soleil se dressait tel un mirage, Nous n'avions plus que quelques heures Lorsque vint nous supplicier, l'orage... C'est triste et beau à la fois et si peu de notre âge Cela nous ressemble, mon Amour... Te souviens-tu jadis, lorsque nous étions amants Tu me tenais par la taille, tes mains en tenaille, Les cheveux en bataille, le menton en galoche Mes tresses flottaient au vent, je riais aux éclats. J'ai emporté quelques bribes de toi dans la valoche De mon coeur qui a perdu ses liens d'accroche. Nous avons mûri sans jamais nous revoir. Il arrive un beau jour où l'on se marie, Où l'on donne la vie, on fonde une famille. Des murs de pierres encerclent nos existences, Nous vaquons pour honorer les dettes de nos errances. L'on contemple le monde d'un oeil lointain Mais au bout du compte, on ne profite de rien. Le temps s'écoule, les minutes s'égrènent Sous un soleil de plomb ou des ciels de traîne Des saisons inanimées, de l'automne en été. Si souvent, on vit sa vie par procuration. Ne surtout pas s'égarer, refréner ses chagrins, Taire ses passions, pour ne pas causer de peine Et passer à côté de tout ce qui nous entraîne. Vivre enchaînés pour ne dire mourants. Sacrifier ses choix pour plaire à tout un chacun, Les poser sur des croix et attacher les liens, Mais de quel droit ? et pourquoi se fier aux chemins Creusés par des sables si peu mouvants ? Si d'aventure, je te trouvais sur ma route, Sache que.. Loin de la frayeur de mes doutes, Je n'hésiterais pas l'espace d'un instant, Je te rejoindrais, nous compterions les étoiles, Je t'emmènerais au pays des vivants là les voiles Seraient plus légères que toutes les soies d'antan. Nous couvririons nos corps d'or et de lumière, Et à l'aube claire des fruits défendus, La fièvre de mes lèvres poserait un baiser de braise Sur les plis ourlés de ton regard éperdu. C'est comme un dimanche où le monde s'est tu. Viens tout contre moi que je t'étreigne, Que je t'accueille au creux de mes reins Que plus jamais ne s'éteigne La convoitise de nos sens éperdument émus".

D'après une très belle photo de Vincent Recordier, publiée avec son autorisation.


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