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GARDER ESPOIR

  • florencequoilin18
  • 15 avr. 2017
  • 3 min de lecture

Il faut croire ! Croire en quelque chose, cultiver ses rêves, se fixer des buts. C'est beau de se lever le matin et de penser à ce qui pourrait arriver dans la journée, toute cette improbabilité qui nous tombe dessus. Le mieux encore, c'est de ne rien avoir prévu, de poser la plume sur la page blanche d'un nouveau jour qui se dessine. Alors voilà, je me suis levée de belle heure ce samedi 31 décembre. D'un revers de mains, j'ai écarté les tentures et je me suis aperçue qu'il y avait du givre sur la route, les toitures des maisons étaient blanches, on aurait dit qu'on avait saupoudré les toits de sucre impalpable. Alors que l'on avait annoncé du mauvais temps à la météo, je me suis décidée à partir, à prendre un train. Je me suis emparée de ma besace et me suis retrouvée sur le quai à contempler cette lumière extraordinaire qui me fouettait le visage. J'ai décidé de me rendre à Namur. Arrivée sur place, je me suis aventurée jusqu'à l'arboretum où régnaient en maîtres des lieux les grands arbres mystérieux et ténébreux, parcourus eux aussi par un rai de lumière que l'on n'attendait pas. Je me suis posée à même le sol, au pied d'un érable sycomore mais les frimas de ce dernier jour de l'année ankylosaient mes pieds et mes mains ne formaient plus qu'un nid glacé. Je me suis baguenaudée, au gré du vent, l'écharpe bien nouée autour du cou, en sifflotant; il n'y avait personne, le monde s'était tu, seule la présence réconfortante de quelques oiseaux parvenait à crever l'absence des heures creuses. Tandis qu'un charme houblon me faisait de l'oeil, j'avançais sans savoir où j'allais. Le grand mélèze d'Europe me tendait ses branches alors que mes doigts étaient gercés, je n'ai point songé à l'enlacer afin de me laisser envahir par son énergie bienveillante. Ce décor d'une froideur aux couleurs de la chantilly sous le couvert d'arbres dépouillés, nus depuis que les derniers tumultes de l'automne les aient ôtés de leurs feuilles, a flatté mes pupilles et ravit mon coeur... Puis je me suis souvenue que j'avais rendez-vous avec Jacques en fin d'après-midi, à la taverne afin de nous organiser pour le repas de demain soir... Ben oui, j'avais complètement oublié... Au fil des heures qui se sont écoulées, alors que j'avais capturé avec volupté ces moments simples mais magiques, j'ai arpenté un long sentier qui m'a menée vers le Vieux-Namur. Je me suis quelque peu aventurée avant de reprendre mon train. Lorsque j'ai franchi la porte d'entrée de la taverne, Jacques n'y était pas. Son copain, Christian était attablé en face d'Alice qui lui souriait gaiement. Ils buvaient chacun une choppe et moi, je me suis sentie bien inutile... Christian s'est interrogé sur le fait que Jacques n'était pas présent. Et moi j'étais là, perdue parmi les choses, avec mon ballotin de pralines que je comptais lui offrir. J'ai songé à la belle toilette que je m'étais offerte pour le dîner. J'avais la mine déconfite. Je me suis emparée de mon téléphone et Jacques m'a répondu d'une voix caverneuse. En fait, il m'a avoué qu'il ne savait pas s'il viendrait car il était alité, il souffrait d'une angine... La morale de cette histoire est bel et bien qu'il faut vivre au jour le jour, sans trop se prendre la tête, prendre ce qui vient et ne rien attendre, afin de ne pas être déçu... Et surtout avoir toujours à l'esprit qu'alors que nous sommes sous l'emprise de certains moments de doutes ou de chagrin, il y a toujours une très belle lumière qui surgit de nulle part...

Cette lumière, j'ai pu l'immortaliser sur ce quai de gare à Liège-Guillemins avant mon départ pour Namur

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