AMBIVALENTE ATTENTE
- florencequoilin18
- 15 avr. 2017
- 2 min de lecture
"Ton regard est un havre de paix où j'aime me poser. Mais alors que tu s'assois juste à mes côtés, parfois Il m'arrive de t'ignorer. Si lasse de me justifier, Je te fais grâce de mes états d'âme suppliciés. Alors que ta silhouette se tapit au fond de la pièce, Je me sens en sécurité. Tu es désormais le garde-fou De mes tourments mais je ne veux abuser. Au mépris de mes chagrins et de mes errements, L'or si précieux de l'existence semble me ruiner. Tandis que mon coeur de pierre cherche des excuses A réfuter tes arguments qui, de toutes parts, fusent, A l'ombre des regards resquilleurs et inquisiteurs, Tu es bien la seule personne sur Terre à taire Mes peurs, doutes, douleurs et aigreurs. Dès l'instant où je me présente au seuil de notre rencontre Les bras ballants, les yeux pleureurs, le teint blafard Tu fais de moi, ta muse; souvent je t'observe qui s'amuse A me croquer à même le papier écorné, sur ton tabouret. Je t'inspire alors que mon âme balafrée de désamour Charrie un poids lourd comme mille tambours. Au mépris de l'univers qui s'effondre à mes pieds, Que des étoiles, je ne vois plus que l'humilité scintiller, Par ta simplicité et ta générosité, tu me redonnes vie. Si tout espoir semble avoir pris la poudre d'escampette Tu es bien le seul être qui puisse se permettre D'esquisser à même mes fossettes, un sourire. Tantôt, il m'arrive de penser que tout peut jaillir, Des joies éphémères, une tendresse particulière Que mes larmes vont pouvoir enfin se tarir Et que tu vas m'offrir un tant soit peu de lumière. De mon ventre sec et au creux du berceau vide, J'ose espérer que tu puisses me rendre féconde Car si les racines de mes entrailles sont arides Tu me fais pétiller de joie telle une bulle d'air Qui, dans la fringale d'un nouveau jour, se perd".
D'après une très belle photo de Sylvain Pesquer, publiée avec son aimable autorisation.
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