LES LIENS
- florencequoilin18
- 9 avr. 2017
- 2 min de lecture
"On ne s'attache pas à des lieux, on les visite. Après tout, l'air est le même partout Qu'on vienne au monde au Pérou, en Egypte. Le plaisir est au bout de la découverte Non pas là où l'herbe est la plus verte Mais où le soleil rayonne dans nos coeurs, Et nous inonde de mille couleurs. Où le parfum de l'évasion s'abandonne L'exil s'invite, effaçant l'hiver monotone D'un coup de gomme. Qu'avril me pardonne De n'avoir pas ôté mon manteau alors que je frissonne. Et à quoi bon plaire puisqu'on n'est que de passage ? Le jeu de séduction ne dure qu'un temps Dix jours, un croissant de lune, un printemps. Comme je me sens las d'attendre, De tâcher de vous apprivoiser, vous comprendre. Comme si je n'avais que ça à faire... Je n'ai pas envie de me justifier, ni vous satisfaire Par rapport à mes choix. Je ne suis pas guerrier. Je n'ai pas appris à combattre, ni à conquérir. Je suis né comme ça. J'ai appris sur le tas. Je ne manque de rien, je suis heureux à ravir. Je vais, je viens. Je ne demande rien. L'aube claire m'apporte la lumière dont j'ai besoin. La nuit porte conseil et allume mes rêves Là où les colères des autres se lèvent. Je ne ressens ni rancoeur, envie, jalousie, Frustration, tout ce qui est pour moi maladie. Je prends le jour présent comme un cadeau. Je ferme les rideaux sur votre courtoisie, Vos paroles remplies de bonnes intentions, Vos petites attentions ou vos tendres manies. J'ai les épaules trop frêles pour supporter les fardeaux Et l'âme secrète tel un nid d'oiseaux. J'aime me cacher dans les fougères Alors que les éclairs déchirent le ciel, le lacèrent. Le soir, je fais un grand feu de cheminée, Je déchire tous les vieux journaux. Je dévore des livres, j'allume la télé. Avec moi-même, je ne m'ennuie jamais. Je suis aux antipodes le produit du marché De la surconsommation. Je fais attention A ma santé. J'oeuvre pour la modération. J'exècre les habitudes, les certitudes, Les abdications et l'hébétude. Je dois certainement être con Mais je me fiche pas mal de votre opinion. Je n'ai aucune prétention, je précise Mais j'avoue que rendre des comptes Me tétanise, me terrorise ! C'est la pire de mes hantises. Alors, vous ne m'en voudrez pas Pour avoir fait preuve de franchise, Laissez-moi voguer au gré de ma banquise. Les ficelles, les clés, les cadenas, les vis, Les chaînes, les cordelettes, à la sauvette, Non merci. Les fenêtres ouvertes, je dis oui. Les liens, ces terreurs de terriens. Je les déplore, je les guette et les rejette. J'implore le Seigneur de taire mes frayeurs, Mes cris de douleurs, mes cicatrices, Mais alors que mon premier oeil se ferme, Vers un sommeil prometteur, Je crois encore en un monde meilleur".
D'après une de mes photos.
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