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NOTRE QUETE

  • florencequoilin18
  • 7 avr. 2017
  • 2 min de lecture

"Viens l'ami, on s'emmène, on s'entraîne, on met les bouts, on les planque tous là, on s'en fout. De l'ivraie, n'en prenons pas de la graine. Loin de ce monde d'égoïstes où tout un chacun désire qu'on flatte son ego, soyons libres et fous, tels des artistes, reprenons le cours des choses à zéro. J'ai rempli le coffre de la vieille 2 Cv que les pneus vont crisser de fatigue éphémère. J'ai emporté le transistor et les cassettes audio crèveront nos tympans de tubes des années d'antan, au goût amer. Au son du disco, alors que le toit ouvrant s'offrira le luxe de ne pas retenir nos cheveux au vent, de saisir de frissons nos corps encore endormis, nous nous en irons vers une nouvelle aventure; nous jouerons dans la cour des grands. Je ne sais où vont nous mener ces lacets, ces tournants mais en aucune manière vers de nouveaux tracas, des tourments. Nous avons en nous pour ce faire, bien trop de talent. Tels des ancêtres, nous nous tiendrons bras dessus, bras dessous, et nous nous enlacerons tendrement. Sur une plage désertée, alors que le ressac des vagues s'écrase sur les rochers sous l'emprise d'un bruit tonitruant, nous valserons, au rythme d'une imaginaire symphonie d'un autre temps. Nous rêverons de Vienne, de Prague, de Venise, de la Tamise, comme des enfants. Nous nous embrasserons du bout des lèvres, tels des amants. Je me réjouis déjà d'arriver à bon port. De poser sur le tarmac ma besace, mon cahier à spirales et courir dans les dunes, à en perdre haleine, à en décrocher la lune, à défaut de hamac et de lagunes. Tu me rejoindras, enfin si tu me retrouves. Je l'espère à moins que tu n'aies, en fait, toujours été là, à mes côtés. Nous parlerons de tout et de rien, sans boussole ni repère. Juste se poser... Au beau milieu de nulle part. Nous extraire de la réalité. Arrêter de broyer du noir. D'allumer la télé. D'être impuissants face à tant de désespoir. Fuir à tout prix ce qui nous chagrine, nous horrifie, nous terrorise, nous interpelle alors qu'on nous ignore ou nous méprise. Et surtout lâcher-prise. Faire un grand feu de joie. Rire aux éclats. Occulter ce qui nous freine, nous éloigne, nous harasse, nous peine, nous tracasse. Vivre, vivre, vivre telle sera notre quête. De demain, je n'ai plus peur. Enfin ! Et si d'aventure, tu n'étais pas là, je partirai à la conquête de tes bras car ils me portent vers le haut et le meilleur, de ta tête car tu as toujours matière à m'apprendre, de ton coeur pour en épouser la morale et les valeurs, de tes pieds car ils te mènent au bout de la Terre, et j'admire ce que tu sais, alors qu'au fond de mon trou, je cherche encore et encore à comprendre et à m'améliorer. Je vais te dire, on finira toujours par se retrouver. Car je suis l'apprentie de ton savoir. Et toi, le gardien de ma mémoire. En fait, le passé n'existe pas, nous l'avons rangé dans de poussiéreux tiroirs et l'avenir se dresse devant nous sous la forme de notre reflet dans le miroir : il porte comme nom : la réalité".

d'après une très belle photo de René Barrière, publiée avec son aimable autorisation.


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