L'APPRENTISSAGE DE TOUTE UNE VIE

"Au mépris de cette savoureuse et indomptable imprévisibilité, Indescriptible volupté dans laquelle tu t'étais enveloppé Planque ton opprobre, ton désarroi, que flottent les rubans De ton inexpérience, de ta jeunesse, ose pas à pas la hardiesse. Laisse à tes ennemis d'autres proies et cibles, et avance ! Ne regarde jamais derrière toi, sauf pour prendre une photo. Vas-y à tatillon, il n'y a pas le feu au lac, personne ne t'attend Ni te garde. Décachette-toi de tes peurs incontrôlées. Casse-toi la figure, prends-toi quelques gamelles Cela fait partie du jeu. Il en vaut la chandelle ! Brûle-toi Provoque des étincelles ! Ecorche tes genoux et relève-toi. Crevasse tes mains, enfonce tes doigts dans la terre, Imprègne-toi de tristesse, de tourments, de colères Ils se tairont d'eux-mêmes, comme s'endorment les cratères. Autant ne rien craindre, personne ne viendra te rejoindre Quand tu seras au fond du trou, face à face avec ton anxiété. Tu apprendras. Tel un sage, Tel un fou, selon, on s'en fout A ne plus dépendre de personne, à puiser dans tes ressources Celles dont tu ignores encore qu'elles puissent être la source D'une bienveillante espérance et d'un cheminement prometteur. A même la route, tu trébucheras sur des pavés déchaussés, Tu croiseras le chemin d'épines et de ronces, d'as de pique De flagorneurs, de diablotins mais au bout de ta patience Tu leur feras un pied de nez et tu auras presque gagné La bataille. Tu auras même le droit de revenir sur Terre, Là où ne subsiste l'enfer pour que les peuples en guerre Et les enfants qui souffrent de la misère. Alors accroche-toi. Ouvre bien grand tes yeux, ils reflètent la lumière. Ecoute le silence et les bruits qui se cachent derrière. Voyage partout, n'emporte pas un bagage trop lourd. Ne t'embarrasse pas de souvenirs et d'objets inutiles. Ta seule destination se nomme "plaisir et découverte", Tu n'as plus d'excuse, ni une minute à perdre ! Couds à même ton coeur des lambeaux de je t'aime, On peut aimer tout le monde et personne. Reste libre, Un homme indépendant et simple, car les âmes en peine Ne s'émerveillent pas. Sois toi-même, un être différent. Ouvre ta porte à celui qui a froid, offre le repas à celui a faim, Porte ses angoisses alors qu'il doute encore, il souffre. Il a besoin de ton aide et un sourire ça ne coûte rien. Je dis ça, je ne dis rien, je me souviens, il n'y a pas longtemps Encore, de toi je n'étais pas bien loin, un compagnon incertain Mais qui, au fil de sa plume, a pu venir à bout de ses chagrins".

Un de mes textes préférés, à l'heure actuelle, je le trouve très profond et très poignant et tellement vrai... Avec "Mon port d'attache" et "Je suis un migrant", ce sont des écrits qui me bouleversent. C'est juste mon ressenti, la photo a été prise sur internet donc anonyme.

fardeau