JUSTE UN MOMENT DE SIMPLICITE
- florencequoilin18
- 3 avr. 2017
- 2 min de lecture
"Il apparaît, scintillant, dans son écrin, Sous le couvert de l'euphorie, Le dimanche matin Tendre, doux comme un câlin, Où le silence s'empare du destin. Il tire la révérence sur mes rêves taciturnes, Et de bonne guerre, il allume Les bienséances d'un nouveau jour. Je dessine l'esquisse d'heures improbables, J'obscurcis les pages de mes vers en rade. Je suis heureuse ! C'est l'instant magique. Loin des bruits de la ville qui, enfin, se distillent, Des ambulances, des voitures de police, Des sirènes, des bavardages et commérages, Des pas assourdissants des passants, Où seul de l'oiseau, le chant égaie mon ouïe. Subrepticement, le vent s'engouffre Dans les branches du grand arbre. Les fleurs, dans le parterre, s'éclosent Et taquine mes narines le parfum Délicat de la dernière rose. Je pose à même la table mes regrets Tels des secrets somme toute dévoilés. Je dresse le bilan de mon existence, J'honore quiétude et solitude, Ici, il n'y a personne. La radio s'est tue, absent est le téléphone, Le monde s'est mu en un dieu de mutisme Le plaisir est à son comble. Je porte à mes lèvres une tasse de café, Je regarde par la fenêtre, c'est mon moment-clé. Pas âme qui vive, je laisse voguer mon imagination, J'aperçois alors des chevaux sauvages Qui, dans un vacarme déstabilisant Viennent piétiner ma précieuse sérénité. J'imagine des champs de maïs à perte de vue Des épis de blé, des coquelicots, des bleuets, Des marguerites rieuses, des paysages de campagne. Je pénètre dans la forêt enchanteresse Où les écureuils décanillent d'un saut de puces. Loin du monde hostile, des trahisons, Des frustrations et des complaintes bien inutiles, Je suis l'hôtesse privilégiée du bonheur dominical."
D'après une belle photo de Christiane Schmit, publiée avec son aimable autorisation.
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