LIBERTE
- florencequoilin18
- 2 avr. 2017
- 3 min de lecture
"Je ne rêve pas, Je n'espère plus, j'ai choisi. J'évolue à mon rythme de survie Pas à pas, prise dans mon élan, aussi Au gré de ma force et de mes envies, Au péril de perdre tous mes amis. Je n'attends rien de personne Ni du courrier, ni la sonnerie du téléphone. Je ne broie pas du noir. Je suis au beau milieu de nulle part. Je ne sais plus qui je suis. Alors que je suis bien partout Je déambule dans les couloirs, Parmi les sages et les fous. Je ne dors plus les nuits, Mais je ne connais pas l'ennui. Vagabonde mon esprit Qui crie famine à écrire Encore et encore, poser les doigts. Allumer l'écran, de midi à minuit, Je ne supporte plus le bruit, Les indiscrétions, les médisances, Les gestes d'impuissance, les murmures, L'indécence des plus nantis. Je me fiche des baisers qui s'envolent, Des lèvres qui se frôlent Des corps qui s'affolent, Des gens qui se touchent, Mon regard se pose, si peu farouche Sur les choses essentielles. La sagesse en prose Tait à tout jamais mes peines D'antan et ma sinistrose est désertée. Je ne me nourris pas de déni, Désormais, j'ai peu de plaisir à saisir Mon reflet dans le miroir. Il ne me faut pas grand chose, Juste un bouquet de roses écloses Parce que je trouve ça joli Et poétique à l'envi. Cinq mètres carrés pour me poser, Une seule pièce, tel un pallier Même pas besoin d'un lit, Mais peut-être bien d'un oreiller... Juste me sustenter pour tenir le coup Et rompre le cou au passé, Sans même poser par terre, le genou. J'ai appris à me détacher, à me libérer, A sourire et parfois, même, rire aux éclats. J'ai gardé mon âme d'enfant Il m'arrive encore de chanter face au vent De fredonner les airs de naguère En songeant à ma grand-mère. Je n'éprouve aucune nostalgie Même si je pense à mes aïeux, Je leur souhaite d'être heureux ! Je l'espère pour eux. Je n'ai plus que mon coeur et mes yeux, La saveur de mes papilles pour apprécier, Le soleil qui se dore à même ma peau Qui doucement, la colore. Sur votre visage, je vois les ravages, Les naufrages et là, je prends le large. Quelquefois, j'enrage ! Je n'en pense pas moins Même si je me tais, je préfère de loin Rester derrière le rideau et joindre mes mains, Prier pour que tout s'arrête, tout ce qui De vous, m'éloigne et me dérange : Votre colère, votre ego, votre haine, Votre abnégation, votre manque d'intérêt, L'or qui brille, les bulles qui pétillent, Je ne sais plus où je vis, je l'avoue, Si je fais partie de la même planète Que ceux qui feraient de moi, une conquête. Si loin de moi ce désir de vous plaire, De vous satisfaire, mais je gère... Vous allez dire que j'exagère, Que je suis une égoïste, et alors ? A quel jeu joue-t-on ? A celui qui gagne, qui perd, ou qui s'ignore ? Je n'ai aucune prétention A vouloir emporter votre adhésion Ou votre conviction, selon.
Je suis comme je vis, Je vis comme je suis A l'ombre des péchés de la chair. J'ai choisi d'être un être libre, Une femme absente à sa fenêtre, Qui visite le monde à sa manière, Un univers teinté d'une belle lumière, Sans chaîne, ni contrainte, Sans père, ni mère, Exempte de complainte, Un oiseau qui prend son envol, Un avion qui décolle, A ne plus jamais toucher terre".
D'après une très belle photo d'Olivier Rocq, publiée avec son aimable autorisation.
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