LES OIES SAUVAGES
- florencequoilin18
- 1 avr. 2017
- 1 min de lecture
"Si loin des fards, des paillettes et de tout ce qui brille, Scintille, resplendit, pétille, des bulles de champagne, Des tapis rouges, des pétales de roses qui s'étalent Aux antipodes des tissus de taffetas, de mousseline, Du monde qui jacasse, qui s'ébroue et se tracasse, Des bombes qui s'écrasent sur les pavés de glace, De la poussière, des attentats, des crimes de guerre, Des soldats, des enfants qui foulent les trottoirs, Des mendiants, des migrants, de tout ce qui harasse, Qui dérange, fâche, blesse, sépare et nous dépasse Il y a nous, seuls au monde, perdus dans nos campagnes. Te souviens-tu d'Eijsden? Le château, le parc, les vaches, La charmille et les deux promeneurs, puis les arbres, Les saules pleureurs qui se jetaient dans la rivière. Et puis soudainement, cet envol d'oies sauvages, Oh Seigneur, comme c'était beau ! Tu m'as lâché la main. Et là, parbleu, j'ai vu dans tes yeux, les larmes jaillir. J'ai cru défaillir ! La féerie de cet instant si éphémère S'abîme dans les recoins de ma mémoire, c'est clair. Il y a des dimanches comme ça où tout revient à la surface Juste quelques secondes de grâce, et là tout s'efface. Tout me semble être si lointain. Comme dans une autre vie. Je me souviens, et au fil de ma profonde mélancolie, Mes doigts cherchent le stylo à billes, le papier écorné, Immortaliser à tout jamais cette image de toute beauté"
d'après une photo de Nicole Boxberger, publiée avec son aimable autorisation.
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